dimanche 14 janvier 2018

Speed reading ou jamais sans mon livre #2







Mais dis-donc Charlie, tu n’as pas fait de post de bonne année ?! Non et c’est volontaire car j’aurais été tentée de reprendre intégralement mon texte de 2017 (que je vous invite d’ailleurs à relire et partager si vous êtes en mal de voeux "On vous souhaite toute le bonheur du monde même si...").
Je préfère démarrer cette année par une présentation de mes meilleures dernières lectures qui je l’espère, vous procureront autant de bonheur et d’émotion qu’il en a été question pour moi.

La Pitié dangereuse - Stefan Sweig

Cet écrivain est jusqu’à présent mon favori et c’est avec une délectation absolue que j’ai relu le livre qui m’a permis de le découvrir.
Je suis fan number one de sa prose : des phrases rythmées, percutantes, des métaphores incroyables, des descriptions éblouissantes. Et ce qu’il y a de plus fort et de plus fou, c’est que toutes ses œuvres écrites il y a presque cent ans, restent d’actualité grâce à un style qui défie l’espace temps et à son talent « d’analyse subtil des consciences ». Si notre monde évolue, les relations humaines et les comportements associés restent les mêmes.
Il est donc ici question de pitié, ce sentiment ô combien dérangeant mais sans doute inévitable au sein de la palette de ressentis de l’être humain.
Le livre n’est pas drôle mais la spirale infernale dans laquelle sont plongés le narrateur et sa pitié, fait de l’histoire une authentique œuvre à suspense. Et comble du comble, le lecteur finit lui-même par avoir pitié du comportement du narrateur.
A consommer et re consommer sans modération.

Je vais m’y mettre - Florent Oiseau

Alors on change littéralement de registre.  Au cours d’une de mes déambulations dans une librairie, je suis tombée sur ce livre dont le titre m’a fait sourire, allez savoir pourquoi. Format parfait pour mon sac à main, un petit 200 pages, je l’ai avalé en deux trajets boulot/dodo.
Le sujet n’est pas des plus gais puisqu’il s’agit d’un homme d’une quarantaine d’années au chômage, qui ne fait strictement rien de ses journées par paresse, vit seul, adore le côte du Rhône, les knakis et les poissons panés. "Le sujet est noir et son traitement est hilarant."(Sophie Delassein de l’Obs).
J’ai tellement ri dans les transports que mes voisins me regardaient avec un air mi étonné, mi affligé. Oui parce que dans les transports en commun, l’attitude collective jugée normale, est celle de faire la tronche.
Côté style littéraire, il est  direct, incisif en mode langage parlé. C’est parfois trash, cru mais ça fonctionne. J’ai en fait eu l’impression de lire un sketch d'un one man show.
Et puis il y a parfois des trouvailles, ce genre de phrases qui raisonnent et qui typiquement comblent ma soif de lire : "Les soucis de dernière minute ne se pointent jamais en avance."
Voilà, je ne suis pas certaine que ça plaise à tout le monde, si certains considèrent que l’on ne peut pas rire de tout mais moi j’ai adoré.
"Derrière la loufoquerie, un premier roman gouailleur et incroyablement maîtrisé". Néon

La perle et la coquille - Nadia Hashimi

"Une épopée passionnante sur la condition féminine, merveilleusement bien écrite, et inoubliable. Un véritable coup de cœur." Vie pratique Féminin
Si vous avez envie d’en savoir plus sur la place de la femme en Afghanistan dans les années 2000 mais également en 1900, ce livre est pour vous. On y découvre que malheureusement en l’espace de cent ans les choses n’ont pas évolué. Certaines coutumes comme la "bacha posh" sont à peine croyables et tellement hypocrites : travestir les filles en garçons jusqu’à l’âge de leurs mariages, pour leur donner la possibilité de goûter aux joies de la liberté, de vivre, jouer, se déplacer dans les rues en toute insouciance. Parées d’un prénom masculin temporaire, les filles transformées disposent de la considération et de l’amour éphémère de leurs pères respectifs et des hommes qui les entourent.
La femme est un objet, vit parfois comme un animal que l’on frappe sans retenue. C’est effrayant mais la violence est une pratique courante. Et puis, il y a cette volonté masculine de maintenir les femmes dans l’ignorance, en leur interdisant la télévision par exemple, comme si l’accès au savoir constituait un risque pour la prédominance masculine.
Je ne serais pas étonnée que ce livre soit décliné en film ; en tout cas, ce serait un merveilleux moyen de prise de conscience universelle, qu'il existe encore de nos jours, d'inacceptables invraissemblances.

Les délices de Tokyo - Durian Sukegawa

Encore un livre acheté par impulsion grâce à son titre qui m’a attirée pour je ne sais quelle raison. Le pitch en 4ème de couverture a fini le travail de persuasion.
Il est question de recette de cuisine sucrée qui fait saliver et d’une femme mystérieuse. Je vous en livre la première phrase : « écouter la voix des haricots » : tel est le secret de Tokue, une vieille dame aux doigts mystérieusement déformés, pour réussir le « an » la pâte de haricots rouges qui accompagne les dorayaki, des pâtisseries japonaises.
Difficile de le raconter mais le premier mot qui m’est venu au terme de ma lecture c’est : "délicat". C’est un livre sur une rencontre entre un jeune homme et une vieille dame qui bouleversera leurs vies.
Chaque page à son lot de poésie, du parfum des pâtisseries japonaises que l’on rêve de pouvoir fabriquer en respectant la tradition, de cerisiers qui composent avec les saisons, de secrets étonnants, de courage et d’amour.
"Une superbe déclaration aux sens." ELLE

Bonnes lectures 2018 !

1 commentaire:

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