samedi 31 décembre 2016

La Magie de Noël


Impossible étant donné l’époque, de ne pas produire un billet forcément doux sur Noël ou plus précisément, sur la période avant/pendant et après qui caractérise cet évènement.

Tous les ans c’est la même musique ; dès novembre, je suis pleine de bonnes résolutions motivées dès le mois d’octobre par les jouets plus ou moins intelligents qui  envahissent les écrans publicitaires. Non seulement les idées cadeaux pullulent mais les présentateurs multiples et variés nous gavent de leurs expressions à coup de "Magie ou de l’esprit de Noël", prononcées langoureusement ce qui a le don de m’énerver. Tu parles d’une magie ! Y'a toujours des évènements qui nous ramènent à la dure réalité de la vie : des disparitions récentes, des absences irremplaçables, des guerres, des attentats, des évènements climatiques meurtriers à croire d’ailleurs que durant cette période, tous ces types d’évènements nous offusquent plus qu’en temps normal...

Mais revenons-en à cette fameuse magie de Noël : les opérateurs téléphoniques se délectent des SMS à rallonge que l’on peut échanger sur les différentes idées de cadeaux que l’on partage sans retenue ; et du coup, quel merdier de chercher dans les divers SMS celui qui regorge de références ultra précises du ou des cadeaux à choisir ; et forcément, ça fait partie du jeu (de Noël) certains présents seront en rupture de stock et forceront l’acheteur à se triturer les méninges pour effectuer un remplacement satisfaisant. L’acheteur paresseux n’hésitera pas à faire appel à son "Amazon" toujours très persuasive quant à sa capacité à livrer avant le jour en question. Foutaises, j’en ai fait les frais du cadeau qui arrive le 27 décembre à 400 km du destinataire…
La fameuse magie de Noël, c’est également les décorations extérieures pour lesquelles j’ai une tolérance proche du néant : oui bien sûr, Paris et ses grands magasins sont absolument féériques ; c’est beau, créatif et les yeux des enfants qui sortent des orbites nous enchantent et anesthésient toute pensée négative.
Mais que dire de la couronne souvent sinistre et moche clouée aux portes des appartements ? Que penser du fameux mannequin Père Noël escaladant le balcon du voisin ? Comment s’extasier devant la maigre guirlande de lumière accrochée pour l’occasion au lampadaire du coin et sensée rendre l’avenue moins sinistre qu’à l’accoutumée ? Mais tu n’es pas la cible Charlie !! Alors arrête ta morosité et laisse les enfants rêver, profiter de cette ambiance illuminée. Et puis tu dois bien l’avouer, l’excitation de Watson fait plaisir à voir, te rappelle ton enfance et ces instants enchanteurs, d’attente impatiente du jour où  les papiers cadeaux déchirés avec hargne, envahissent le salon.
A propos de papier cadeaux, tous les ans je me fais avoir : je me retrouve le jour J, à procéder à l’emballage d’une vingtaine de paquets aux tailles diverses et variées ; je suis obligée de taxer Moman d’un rouleau de papier qu’elle a soigneusement prévu à cet effet : et alors là, commence le cirque du scotch qu’on n'arrive pas à découper et qui se plie malencontreusement avant même qu’il ait touché sa cible. Je déteste emballer les cadeaux, je suis nulle et j’admire ma chère belle-sœur qui conditionne majestueusement chaque objet destiné. Chez moi, je cultive l’emballage en mode grossier : ça se froisse, c’est moche, ça se déchire ; ou pire, il me manque un centimètre d’emballage et je suis obligée de souder avec des chutes de papier des précédents cadeaux… Fort Heureusement pour moi, l’indulgence de Noël est parmi nous.
Et puis pour certains d’entre  nous, c’est le chargement de la voiture à destination du lieu de Noël, situé dans la province natale. Ce n’est plus une voiture mais une véritable hotte et à l’heure des péages, on compare nos chargements et les cadeaux dépassant,  à l'allée comme au retour.
Et dire que tous ces cadeaux vont irrémédiablement se retrouver aux pieds de nos sapins. On en parle des sapins ? Norman ou pas Norman ? Avec ou sans odeur ? Qui gardent leurs épines ou qui parsèment presque trop rapidement le sol de nos salons ? Non je ne parlerais pas des sapins en plastique qui passent 360 jours dans un carton en cave et qui ressortent pour l’occasion avec les marques des plis plus prononcés d’année en année. Je connais le même sapin chez mes beaux- parents depuis maintenant plus de vingt ans et tous les ans, je souffre de voir ressurgir ce concentré de plastique qui manifestement consititue un ravissement pour les chats.
On appréhende un peu des repas à répétition qui risquent de malmener nos foies pas encore gras. Et puis en même temps, on se réjouit des multiples moments que l’on va partager…ensemble.
Le séjour n’est qu’une succession d’apéritifs, déjeuners, dîners et de nuits plus ou moins agitées. Pourquoi nuits agitées ? Parce qu’on est ensemble et que, qui dit together, dit que l’on partage tout ; et que dans ces cas-là, les nuits sont parfois ponctuées de réveils intempestifs et de pleures  inexpliqués. Mais ça n’est pas grave grâce à cette fameuse…magie de Noël qui nous transporte, qui efface la fatigue et nous permet de savourer malgré tout, chaque instant festif.
Les repas se succèdent à la même vitesse que l’ouverture des cadeaux. On assiste parfois à un entremêlage de cadeaux : quoi est pour qui ? Et oui, les cadeaux emballés ont quelquefois du mal à retrouver leur destinataire parce qu’on a malencontreusement oublié d’identifier le récepteur…
Notre foie nous étonne car malgré les agapes à répétition, il résiste et apprécie la succession des mets cuisinés. Jusqu’au point de non-retour ou lors des dernières soirées partagées, il réclame de l’eau et de simples crudités.
Il est temps de rentrer, de reprendre une vie normale avant le dernier coup de "grasse", celui du 31.
La parenthèse a permis d’oublier toute activité professionnelle : la magie de Noël ? Les programmes télévisés ne sont plus que bêtisiers, téléfilms américains saupoudrés de neige que l’on ne verra point.
La toile de Facebook se colore de photos de Noël, de paysages de vacances hivernales, de couchés de soleils surprenants et envoutants, de témoignages festifs. 
La vie reprend son cours : les emails reçus dès le 26 décembre se font désobligeants : "Weight Watcher le programme pour atteindre vos objectifs », « Montignac perdez jusqu’à 12 kilos en 12 semaines".
Mais tout cela n’est pas bien grave, on ne peut pas dire qu’on en n’a pas profité. Quelques jours chez nous, entre nous, pour savourer nos cadeaux, prendre le temps de tout.

Noël 2016 fut un grand cru classé, élégant, puissant, long en bouche. Bref, comme tout vin exceptionnel, on aimerait disposer d'une belle réserve en cave, pouvoir le ressortir comme bon nous semble et constater qu’il se bonifie avec les années passées.


mercredi 28 décembre 2016

La semaine dernière en 7 mots (ou expressions) #16


Lundi : INDÉMODABLE
Rire autant avec son fils qu’il y a environ 40 ans avec ses parents, en regardant  "le Corniaud", c’est tout simplement exceptionnel.
Mardi : GÉNÉRATION ATTENTATS
Watson : "Papa, y a eu un attentat hier ?"
Sherlock : "Oui en Allemagne à Berlin."
Watson : "Ah. Il reste des chips ?"
Mercredi : HIVER
Coupure de lumière et fuite d’eau du ciel pour célébrer le premier jour de l’hiver.
Jeudi : ARCHI CONFUS
Collègue : "Il faut absolument respecter l’anarchie du questionnement."
Moi : "Tu veux dire la hiérarchie ?"
Vendredi : "GLAUQUITUDE" DE L’AUTOROUTE
Aux abords de l’autoroute, le paysage semble figé : pas un souffle de vent dans les arbres outrageusement dénudés, un ciel épais sans vie et des nappes de brouillards qui masquent le vert détrempé des champs attenants.
Samedi : ENSEMBLE C’EST TOUT
Cadeaux, émerveillement des petits et des grands, éclats de rires, menu gastronomique, Noel 2016 = grand cru classé.
Dimanche : ENSEMBLE C’EST TOUT BIS
Cadeaux, émerveillement des petits et des grands, éclats de rires, menu gastronomique, Noel 2016 = grand cru classé.


mardi 20 décembre 2016

la semaine dernière en 7 mots (ou expressions) #15


Lundi : PIC DE POLLUTION À DOMICILE
Quand ton fils prend l’initiative de parfumer l’ensemble de l’appart avec le désodorisant des toilettes,  parce qu’il kiffe l’odeur et qu’il va jusqu’à viser le plafond pour avoir des retombées sur les cheveux…
Mardi : MERCI POUR LE CHOCOLAT
Fontaine de chocolat au bureau, le pied, sauf quand la machine s’emballe et qu’elle projette à un mètre à la ronde des gouttelettes indélébiles…
Mercredi : EXPRESSIONS DE COUR DE RÉCRÉ
Watson en parlant des mauvaises performances d'une joueur de foot : « Krychowiak, il peut aller à Pôle Emploi direct ». Quand la dure réalité du monde du travail s'invite dès les récréations...
Jeudi : MA BICHE
Déjeuner de Noël à la cantine avec de la biche à bouffer, avec un pied (de biche) - désolée
Vendredi : SUR LE TERRAIN
Journée passée en dehors du bureau afin d’aider "collègues" sur le terrain : couchée 21 heures, chuis vidée comme un poulet.
Samedi : CA SENT L’SAPIN
Quand Watson décore le sapin, ça donne une concentration de boules/guirlandes sur 20% de l’arbre…
Dimanche : RIEN
Même pas eu le courage de lever mon arrière-train pour finir mes trois cadeaux manquants. Et comme chaque année, je vais me les traîner jusqu’à la veille de Noël. # grosse feignasse.



mardi 13 décembre 2016

La semaine dernière en 7 mots (ou expressions) #14


Lundi : PACK JUSTIFICATIONS RATP
Conducteur du train bondé bien sûr : "Mesdames et Messieurs notre train est arrêté en pleine voie car nous cumulons sur la même ligne, les incidents suivants : un colis suspect, un malaise passager, une avarie de matériel."
What else ?
Mardi : OLIVIER 47 ANS
Est-ce un rêve d’imaginer que la génération de nos enfants assistera à l’aboutissement des recherches concernant la lutte contre le Cancer ?
Mercredi : RESPIRE  ILE DE FRANCE
Sa pollution, ses embouteillages, des lignes de train totalement arrêtées, les passagers obligés de marcher sur les voies ferrées, la gare du Nord en carafe, bienvenus en Ile-de- France.
Jeudi : PAS DE PIGALLE SANS FOLIES
Rentrer dans une boutique de fringues  sous la pression d’un amie et ressortir avec des sacs  pas de Noël mais pour sa tronche, #carpe diem.
Vendredi : IL EST 7 HEURES, PARIS S’ÉVEILLE
A rajouter à la liste des petits bonheurs : prendre un thé / pain beurré dans un café parisien, en fond sonore les machines à café qui tournent à plein régime, observer le va-et-vient des habitués du petit matin, j’aime.
Samedi : BIEN TENTÉ 
Et non Watson, ça n’est pas parce que tu as marqué un but ce matin et que j’étais totalement hystérique, que je vais lever la privation de tablette ce week-end.
Dimanche : EFFICACITE ? 
Panachage d’Amazon et de courses sur le terrain pour un bilan de 90% des achats effectués, bonne performance. Mais méfiance, les 10% restants sont souvent les plus chiants…


samedi 10 décembre 2016

Novembre, l'heure du bilan


Pincez-moi dites-moi qu'je rêve !! J’ai toujours haï ce mois (cf mon post "L’hiver") mais alors là je suis bluffée : pas une gastro, pas une maladie pour nous trois et une tempête de ciel bleue pendant plusieurs jours, juste avant de passer à décembre.
Pourtant ça n’a pas démarré très fort : un temps de ch.., de la pluie par paquets et les feuilles d’automne qui ont remplacé leurs tourbillons, par l’apparition  de masses spongieuses et glissantes sur le sol. Je ne vous parle pas de la luminosité qui ressemble à votre écran de téléphone quand il est en mode économie d’énergie. On a envie de tourner l’interrupteur du jour pour qu’il soit un peu plus présent, quitte à être même ébloui ! Mais rien à faire, les retours chez soi en fin de journée se font dans le noir le plus total qui contraste avec nos mines blafardes à lunettes ou pas.
Et oui, ça y est, j’ai mes lunettes "presbytes" (ou torsex comme vous préférez). Non mais sans déconner faut avoir fait polytechnique pour porter ce genre de lunettes ; "alors sur le côté ou ce qui est loin, vous verrez flou, droit devant et de près c’est optimal. Vous verrez, vous  vous y f’rez. " Jt’en foutrais, j’ai la gerbe quand j’les porte !!

Novembre c’est aussi le mois du souvenir, pas seulement celui du 11 novembre mais aussi celui du carnage au Bataclan qu’on ne peut pas oublier et que la télé nous rappelle à  grands coups de témoignages plus éprouvants les uns que les autres. Déjà un an et ça paraît si proche. Et dire que nos enfants sont confrontés à cette horreur qui les oblige à participer à des exercices anti-terrorisme à l’école…

Et pendant c’temps là, des fous  du sextant s’apprêtent à parcourir le globe pendant des mois, au milieu du sel et de la mer déchainée. Ces gens sont dingues : avant de partir ils vous expliquent avec un grand sourire que pendant plusieurs mois, seuls sur leur bateau,  ils vont se nourrir de sachets lyophilisés, qu’ils vont dormir par tranche de 30 minutes dans un trou de souris bouffé par l’humidité et se faire secouer comme dans une machine à laver, s’attacher pour pisser... Whaa quel pied !! J’ai fait, il y a une vingtaine d’année, l’expérience avec quelques amis et mon mari d’une navigation de nuit : nous étions partis de l’ile d’Yeu après avoir dégusté un formidable riz cantonnais préparé par ma Moman d’amour. Vers minuit le mode essorage a commencé : 5 sur les 10 ont  été malades dont moi ; j’ai passé 7 heures sur le pont, arnachée, la tête dans un sceau à compter les grains d’riz (pardon Moman) pendant que l’une d’entre nous hurlait : "arrêtez c’bateau, arrêtez c’bateau", chose forcément impossible vu que nous étions au beau milieu de l’océan.
Bref pour en revenir à cette course mythique du Vendée Globe, j’ai du mal à comprendre les navigateurs mais comme disait une spectatrice venue voir le départ : "j’aurais aimé être aussi fou qu’eux."
Et pendant qu’ils voguent sur la mer, d’autres comme Thomas Pesquet s’envoient en l’air pour atterrir la tête dans les étoiles. Une fois encore merci à Facebook qui nous permet de découvrir ses photos vues "d’en haut". N’allez pas penser que je suis un inconditionnelle de FB ; je pense même d’ailleurs consacrer un prochain post sur le sujet…

Mais revenons sur terre parce qu'au même moment, Donald se fait élire. Merci les sondages, on sait qu’on peut compter sur vous.
Partout la même image, celle du  roucmoute qui remercie son électorat aux côtés de son clone de fils épuisé de fatigue et de sa poupée Barbie qui transpire l’intelligence. De son côté Hillary s’est collée un sourire de façade avec de la superglue.
J’ai les boules, c’est pas mon pays mais le contraste entre Obama et Trump me fait flipper : l’élégance, le charisme, les compétences contre rien ; si, la "blingblinguitude" américaine . Et puis, avec son pote Vladimir on peut envisager le pire…

Et chez nous ? Watson a marqué son premier but que je n’ai malheureusement pas pu voir toute occupée que j’étais à récurer le logis y compris la flaque derrière les toilettes, grrrrrrrrrrrrrr ! (cf mon post "ça m’énerve"). Côté travail à l’école, y a un peu de mieux même s’il faut le sortir des toilettes où il part se planquer pour éviter de faire ses leçons… Je sais c’est pas gagné.
Quant à moi j’ai démarré le mode hivernage : je bouffe comme une truie : à moi les frites à la cantine, la raclette, les croque-monsieur, bref du bon gras qui t’empêche de fermer ton pantalon ; bien sûr tu accuseras la machine à laver d’avoir fait rétrécir ton fute… Oh je sais ce que vous vous dîtes : ça va elle a d’la marge Charlie et puis elle court donc elle élimine. Vous voulez que j’vous dise ? 2,5 km ce mois-ci ; oui vous avez bien lu, j’ai couru 2,5km. Déjà en octobre je m’étais auto alertée sur une légère baisse de régime si je puis dire… Allez Charlie, diète avant Noël et minimum 2x10 km.

Ah Noël qui approche ; pendant 5 minutes j’envisage de commencer mes achats plus tôt que les années précédentes, histoire de ne pas me retrouver dans le stress des achats de dernière minute.
Bilan des courses, j’ai acheté un cadeau, no comment. En même temps, je compte sur mon ami Amazon pour m’apporter son soutien.
A propos de soutien, le Sarko il en a manqué aux primaires : oh c’te raclée !! C’est Carla qui a dû morfler. Encore une bien belle démonstration de l’efficacité des sondages. Pour le reste, Fifi et Juppé sont dans un bateau, Juppé tombe à l’eau ; qu’est c’qui reste ? Fifi qui veut nous construire une maison bien austère…

Côté sortie, une petite dînette de filles qui fait du bien : on peut parler de tout et qui plus est sans être interrompu par les mecs ; et ça si c’est pas du luxe, ça y ressemble quand même très fortement.

Pas énormément de "peoplerie" ce mois-ci à part la rupture de Cyril Lignac avec Sophie Marceau : et oui, finalement la mayonnaise n’a pas pris…
Sinon comme d’hab j’ai versé ma larme devant la téloche en regardant "En terre inconnue"; avant même que l’émission se termine, je sais que je vais pleurer : on a beau être impressionné par la rudesse des conditions de vie filmée que l’on n'envie pas, ces familles détiennent des trésors de plus en plus rares dans nos civilisations occidentales : cette capacité à se contenter du minimum, des rapports humains vrais et sans artifices, un respect pour l’environnement dans lequel ils évoluent et qui les fait vivre.
Voilà donc un mois de novembre qui finalement m’a paru moins morose que d’habitude et  qui comme d’hab, est passé à 100 à l’heure.
7 sur l’échelle de STESER.


mardi 6 décembre 2016

La semaine dernière en 7 mots (ou expressions) #13

Lundi : FOUTAGE DE GUEULE
Je voudrais que l’on m’explique pourquoi une rame de RER reste à l’arrêt 45 minutes en raison d’un colis suspect dans une station située à une dizaine de km en sens inverse.
Mardi : FOUTAGE DE GUEULE 2
Quand ton fils rentre d’une heure d’étude et qu’il est incapable de te réciter la pov’leçon de 4 lignes, bein il copie 30 fois "à l’étude, je dois travailler".
Mercredi : ALZHEIMER
Moi : "C’est ce week-end  le décathlon ?"
Collègue : "Tu veux dire le téléthon ?"
Jeudi : GÉOMETRIE CÉLESTE
Farandole de courbes et de lignes qui se croisent et se décroisent au gré des destinations des avions, galvanisés par un ciel indécemment bleu.
Vendredi : MÉPRISE DE MOT
Moi : "Bein dis donc, tu as beaucoup d’absentéisme aujourd'hui."
Collègue : "M’en parle pas ils sont tous malades, c’est la catacombe."
Samedi : RÉCONFORT
Moi : "J’en ai marre d’être grosse."
Sherlock mon mari : "C’est normal toutes femmes sont grosses à ton âge."
Dimanche : URGENCE SANITAIRE
WWWWWunning indispensable après avoir testé la recette du brownie au vin rouge et avoir atteint la dizaine supplémentaire sur la balance...

 

samedi 3 décembre 2016

Mot à mot : CUISINE


Allez, je vais tenter un nouvel exercice que j’essaierai de réaliser régulièrement : je choisis un mot qui m’inspire ou que je trouve lourd de sens (au propre comme au figuré) et je vous en restitue ma perception.
Pour cette entrée en matière, j’ai donc choisi "CUISINE" parce que derrière ce mot, on y trouve une multitude de références : des sons, des recettes, des images, de la couleur, des odeurs, de la passion, des expressions, de l’art, du rêve, des étoiles, de la poésie, de la musique, des lieux, des souvenirs, bref notre vie en est truffée.

La première image qui m’est venue en pensant au mot CUISINE, est celle de la pièce en tant que telle et non la pièce montée (désolée). Je revois la cuisine de la maison de mes parents dans laquelle j’ai vécu toute mon enfance (pas la cuisine mais la maison). Je me souviens de repas passés en famille mais également de tous les bruitages inhérents car ma propre chambre était au-dessus de cette pièce. C’est une cuisine relativement grande qui permet encore aujourd’hui  à ma chère Môman d’exprimer à loisir ses talents culinaires. C’est dans cette cuisine que j’ai compris le paradoxe de cet endroit qui ne fait pas dans la demi-mesure : il est soit rutilant quand il n’est pas occupé ou il se transforme en véritable  champ de bataille notamment lorsque cette pièce sert de coulisse aux  grands dîners qui se tiennent dans la salle à manger. Et systématiquement quand vous recevez, quoi de plus énervant de voir les choses s’entasser parce que les convives bienveillants vous aident à débarrasser et vous accompagnent en cuisine en posant la vaisselle là où ils peuvent…N’y voyez pas uniquement de la bienveillance, la cuisine est aussi le lieu des contre-soirées :
- On s’y retrouve parce qu’on s’emmerde,
- Pour casser du sucre sur les invités,
- On aimerait qu’un tel ou un tel arrête de raconter des salades et qu’il cesse de ramener sa fraise à tout bout de champs,
- On s’y réfugie si on n’a pas la frite, c’est souvent l’endroit des confidences loin du brouhaha de la soirée.
- On se plaint que Cerise a ce soir l’feu au réchaud et que si elle continue, elle va finir par déguster. Elle devrait faire gaffe "à ses p’tites pattes arrières" (cf expression distinguée tirée de "La vérité si j’mens").  Oui je sais les  échanges en cuisine sont parfois très crus.

Pour en revenir à ce qu’évoque ce mot, j’ai ensuite cuisiné mon fils : "Ma crème de banane, si je te dis "cuisine" tu penses à quoi, quels sont les mots qui te viennent à l’esprit ?" (Oui parce qu’il faut que vous sachiez que pour Watson comme pour son père, je leur donne souvent des surnoms totalement ridicules qui ont trait à la bouffe : ma paupiette, mon bouillon, mon crabe farci, ma caille, mon soja…)
Au départ Watson a fait la soupe à la grimace. Et puis ensuite il a lâché des mots tels que "casseroles", "four", bref rien de bien croustillant.
Même exercice auprès de Sherlock : "Bein si tu m’dis cuisine, j’pense à not’ cuisine qu’on a."
Ok merci les gars pour votre créativité débordante et pétillante.
Notre propre cuisine ne constitue pas pour moi une référence car elle est de type américaine et n’a donc pas ce côté coulisse ou 3ème mi-temps de soirée.
Oui j’avoue, parfois je rêve d’un vrai plan de travail qui m’éviterait de ne pouvoir faire que des pizzas Calzone parce que j’n’ai pas la place pour étaler le rond de pâte dans sa totalité (oui j’exagère). En même temps, quand je vois le bordel qu’on est capable de mettre dans 5 m2 quand on prépare un dîner, je me dis qu’il ne vaut mieux pas qu’elle soit plus grande.

"CUISINE", c’est aussi des livres, des magazines : j’en ai des cagettes, c’est mon pécher mignon. J’adore la poésie qui se révèle des noms de certaines recettes inventées, le talent de composition du cuisinier qui fait du plat présenté une véritable œuvre d’art, les photos d’illustration qui  subliment les couleurs de chaque ingrédient dans l’assiette ; bref le rendu ne peut être qu’un tableau plus que gourmand qu’on aimerait bien pouvoir faire nous-mêmes.
Pour autant, malgré les centaines de recettes que je détiens dans tous ces bouquins, je n’ai dû en réaliser qu’une petite vingtaine et c’est marrant comme le rendu n’est jamais le même… Sauf dans un livre que j’ai découvert récemment : "SIMPLISSIME" de JF Mallet : non seulement les photos sont non truquées mais la recette est effectivement hyper simple et tu peux épater tes amis voire même ta belle-famille, c’est pas peu dire…

Dans le mot CUISINE, j’entends également une parenthèse musicale : les ustensiles deviennent les instruments de musique ; et pour preuve, certains d’entre eux ont des noms musicaux : une batterie de cuisine, des flûtes à champagnes, la mandoline, la cloche à fromage, une balance…
Ces instruments mis en musique avec les ingrédients, sont à l’origine de mélodies plus ou moins douces : écoutez  le son du beurre qui mousse, celui de de la sauce que l’on déglace, le plat qui mijote des heures, mais aussi parfois le bruit violent de l’eau jetée dans la casserole parce que ça a brûlé.
C’est également le bruit des couverts dans les assiettes, des verres qui s’entrechoquent, des casseroles qu’on range et dérange dans un emplacement qui à chaque fois qu’on l’ouvre nous parait trop petit.
Quand tu cuisines tu ne penses à rien, enfin si :
- à ta sauce qui doit réduire encore un peu avant d’être parfaite ou
- à tes oignons qui sont colorés et qui commencent à compoter,
- au signal que te donne la lame de ton couteau qui ressort lisse de ton gâteau.
Bref tu es à 10 000 lieux de tes emmerdes du quotidien et ça fait du bien ; bienvenue dans le monde de la Cuisinothérapie.
Oui bien sûr par moment, ça peut énerver parce que la sauce a tourné et là forcément, le mot de Cambronne est saupoudré généreusement. Mais j’adore, c’est un ingrédient incontournable de la recette, ça rajoute un peu d’piment à la soirée, parce que faut vite trouver une solution de remplacement pour réparer l’accident. Quel accident ? Bein par exemple le gâteau au chocolat qui tombe à la sortie du four et que l’on reconstitue tant bien que mal avec ce qui est récupérable…

Et puis dans le mot CUISINE on y trouve également :
- des souvenirs d’odeurs plus ou moins alléchantes : celle du poulet rôti du dimanche versus les choux fleurs cuits à la vapeur.
- des souvenirs de plats qui ont marqué notre enfance : le riz au lait avec ses vraies gousses de vanille, le soufflé au fromage qui invite à la ponctualité, des lasagnes onctueuses et moelleuses que quand t’essaies de les refaire, elles sont toujours plus sèches.
 
Pour terminer, la CUISINE c’est aussi la convivialité, c’est faire plaisir et se faire plaisir. C’est rajouter du bonheur aux moments partagés en famille ou entre amis. C’est enchanter les papilles de recettes aux multiples saveurs. C’est dénicher le vin qui se mariera à la perfection avec le plat.
"On ne peut pas faire de cuisine, si on n’aime pas les gens" (Robuchon) ;  des personnes qui aiment cuisiner j’en connais un paquet : je suis ravie de constater que je suis entourée d’amour.
Et si ce mot m’est si cher, c’est aussi parce qu’"écrire c’est cuisiner avec des lettres" (Dany Laferrière).