samedi 19 novembre 2016

La recette inratable du week-end entre amis


Note : à vous d'juger

Difficulté : facile voire simplissime si t'as pleins d'amis

Coût : on s'en fout on est content d'se voir

Ingrédients :

- une douzaine de potes saoulés par leur semaine de boulot et qui ne rêvent que de se détendre.
- quelques enfants petits ou grands ; ça peut donner un peu de piquant surtout quand c'est pas les siens.
- une grande maison confortable, qui ne craint pas les débordements (au sens propre comme au figuré), à une distance raisonnable de Paris, pour que la fête ne soit pas gâchée par le temps passé à rentrer le dimanche soir.
- une cheminée, élément indispensable pour faire cuire la viandasse.
- une playlist de compétition contenant même le titre des "Sardines" de Patrick Sébastien, des L5 et leur "étincelle" : oui, je sais on touche le fond mais sur un malentendu, on pourra les passer.
- quelques breuvages avec et sans bulles, rouge, blanc, ça dépend, ça dépasse.
- de la bonne pitance.
- des objets de décoration pouvant servir lors des chorégraphies ; chapeaux, bougies, tulipes en bois...


Il est des week-ends entre amis, que l'on ne peut oublier  tellement les 24 heures passés ensemble, n'auront été qu'une succession d'éclats de rire, de partages, de bêtises, de discussions plus ou moins sérieuses, bref des week-ends "que quand" on arrive le lundi matin au bureau, on se surprend à rire tout seul en se r'faisant le film. C’est vrai qu’on ne peut pas dire que ce type de week-end soit du genre reposant mais le bénéfice est tel, que la fatigue ressentie au boulot le lundi, est rapidement balayée par les souvenirs et flashes de ces 2 jours au vert ou même rouge pour certains..
Nous ferons démarrer notre week-end le samedi midi ce qui permet à notre Hôtesse, arrivée la veille, d'ouvrir en toute sérénité la maison, et aux invités d'éviter la surexcitation du vendredi soir (sorties des écoles, dossiers à rendre à son chef impérativement avant d'partir, bouchons parisiens...). Pour plus de simplicité, nous appellerons la Maîtresse des lieux, "la Baronne".
La route a été bonne, le temps est plutôt clément. C’est un week-end d’automne comme on les aime, il fait encore beau et la chaleur est suffisante pour que l’on puisse fêter notre arrivée dehors. Les ¾ des invités triés sur le volet ou plutôt selon le débit de connerie, sont arrivés et savourent le panier campagnard apéritif servi dehors : toast de rillettes, pâtés en tout genre, de tout poil, Chinon tête de con ou cidre de Loïc sans Raison) ; la Baronne s'affaire déjà pour griller ses vilaines saucisses dans l'immense cheminée.
Les enfants déjeuneront à l’écart des adultes, ce qui est un prérequis pour laisser libre court à toute discussion qui dans le cas contraire, aurait pu faire l’objet d’une censure ; La patronne a tout prévu : la table est installée devant la cheminée pour les rejetons soignés à coup d'coca, saucisses, chips et petits suisses.
Pour les adultes : un repas léger à base de salades, merguez, fromage et moelleux délicieux. Rentrés à l’intérieur pour le déjeuner, certains convives ressortent pour le café car ont un peu plus chaud (à cause que l’Morgon, c’est bon). Ce sont ceux-là même qui privilégieront la sieste à la balade digestive champêtre proposée par la Baronne. C’est plutôt un truc de filles ce genre de balade et d’ailleurs, quand un mec se greffe à une promenade, ça nous arrange pas forcément…
On incite les enfants à venir pour éviter une surconsommation de tablette ; y en a toujours un sur le tas qu’est pas ravi et qui aura envie d'faire caca au bout de 10 minutes. Et puis, dans ce genre de balade, y’a souvent des sous-groupes qui se forment : les filles qui racontent des trucs de filles, les enfants qui courent devant (pour l’instant), le couple in love qui peut pas se séparer (grand bien lui fasse, qu’il en profite), le chieur (c’est l'cas d'le dire) qui est à la traine derrière et qui finira par comprendre que sa stratégie du caca ne marchera pas. J’vous passe les sujets de discussions, ça n’intéresse personne ; quoi que dans un week-end réussi, il y a toujours un moment entre meufs, pour des échanges plus ou moins sérieux et quelques secrets de femmes à faire pâlir les mecs tellement ils aimeraient être là ; ce qu’ils ne savent pas, c’est que généralement on parle de nous et pas forcément d’eux !! De nos fringues, de nos envies, de nos emmerdes, de notre boulot, de notre palmarès de mecs (passés j’entends)… On rencontre des tracteurs avec des conducteurs trop jeunes pour participer à "l’amour est dans l’pré" ; dans le village qu’on traverse, on tombe sur l’affiche du concert local organisé à la salle des fêtes pour le chanteur Bernard Toush, ce qui peut donner lieu à multiples commentaires ; le cherchez pas sur Internet, il a dû avoir une carrière "éphémère". Après deux heures de marche, pour ceux qui n’en peuvent plus, direction la maison et visite de la ferme d’à côté pour les plus courageux, histoire de faire un peu d’enseignement aux enfants qui ne se sont pas échappés, pour retrouver leurs tablettes.
Retour à la maison. Les derniers invités viennent d’arriver avec leurs enfants. Oui parce que dans un week-end, y'a toujours des personnes qui arrivent en décalé mais qui pour autant, se mettront vite dans l’ambiance. 
C’est le moment où certaines lisent des magazines hautement intellectuels achetés pour l’occasion. Pour peu qu’il y ait un test dans l’un d’entre eux, on a beau toutes dire que c’est vraiment débile, on finira par toutes (et parfois tous) le faire…
C’est l’instant sieste pour d'autres, bain pour les enfants, préparation de la braise et des amuse bouches. Une fois les enfants gavés de jambon coquillettes, la soirée peut enfin commencer. Le feu crépite avec fougue, petite musique d’ambiance toute douce, les flutes de champagne se vident  et se remplissent instantanément par un pouvoir surnaturel. Les conversations sont encore intelligentes ou presque.
Les côtes de bœufs sont maintenant prêtes ; le gratin dauphinois concocté par la Baronne n’attend plus que d’être dégusté. Mais pourquoi parle-t-on plus fort tout à coup ? Tiens, ça y est, Laurence (on l’appellera Laurence) a la voix qui déraille, c’est le signe que la soirée commence à vriller.
Et cette musique , quelqu’un a monté l'son ? on est passé de Charles Aznavour à David Guetta en l’espace de quelques gorgées de Bordeaux !! Et  c’est toujours la même chose, personne ne touchera aux fromages et les 3/4 des convives se retrouvent à danser comme des oufs, sous l’œil amusé des enfants qui devraient être couchés depuis longtemps. Allez c’est pas grave, ce soir c’est la fête. Les ados, eux, sont consternés de voir leurs parents se trémousser bizarrement sans aucune retenue et préfèrent s’isoler. Les titres s’enchainent grâce à notre DJ, appelons le Xavier ; les chorégraphies les plus débiles se poursuivent (et je sais de quoi je parle).
Et puis tout à coup, bim, c’est comme un coup d'bambou, les 2/3 n’en peuvent plus et montent direct se coucher. Le tiers restant est généralement pris d’une fringalite aigüe et donc passe par la case cuisine, histoire d’ingurgiter un petit casse-dalle avant la nuit bien entamée.
Pendant que tout l’monde ronfle, y' en a forcément un ou une qui ne se sent pas très bien et pour qui la nuit tanguera.
Le lendemain matin, on plaint ceux qui sont venus avec leurs enfants, lesquels n’ont pas encore intégré dans leur construction cérébrale, les bienfaits de la grasse ou grâce matinée.
La maisonnée se réveille au compte-goutte (de je ne sais quel liquide), les regards sont bovins, les cheveux plats et les voix plus que rauques ; je vous fais grâce des haleines… L’énergie de la veille a fait place à une sorte de mollesse plus que vaseuse. La matinée se poursuit avec des gestes ralentis pour beaucoup, surtout quand il s’agit de ranger les vestiges de la soirée.
Le soleil permet à plusieurs de sortir pour une balade réparatrice, certains prolongent leur nuit sur un transat car le soleil nous fait l’honneur de sa visite.
On partage tous un dernier déjeuner avec les restes de pitance qui sont généralement copieux. On rit pour un rien mais ça fait du bien et c’est tellement typique du manque de sommeil de lendemains de soirée agitée.
On n’a pas vraiment envie de se quitter et en même temps, on a presque hâte de rentrer chez soi pour s’avachir sur l'canapé...Le dimanche se termine au ralenti ; ce soir, on se contentera d’une soupe et d’un yaourt. En vous couchant, en repensant au week-end et comme toute bonne recette qui se respecte, vous vous promettez de la refaire rapidement.
Voilà, j’espère que vous vous êtes délectés à la lecture de cette recette. En tout cas moi, j’ai pris beaucoup de plaisir à vous la restituer, en essayant d'en conserver toutes les saveurs d’origine.

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